Ces quelques lignes ont été écrit le 17 mars 2020, au moment où le confinement a été décrété en France. Il s’adressait à tous, parents et éducateurs, à tous ceux qui avaient la mission de prendre soin des enfants pendant cette période délicate.
La période qui s’ouvre depuis quelques jours nous inspire un tas d’émotions parfois contradictoires. Nous allons vivre à l’unisson, tous selon les mêmes règles imposées, cherchant de nouveaux repères dans notre espace clos. Nous ne savons pas encore quand cela prendra fin. Ce qu’il nous faut gérer, c’est le temps.
Ce temps si précieux du quotidien, celui qu’on voudrait avoir sans compter, et qui cette fois nous semble bien long.
Habituellement, faute de ce temps si rare, on s’en remet souvent à d’autres pour éveiller nos enfants (merci aux nounous), pour leur transmettre le savoir (merci aux enseignants), pour les sensibiliser aux règles de la vie en communauté (merci l’école). Parfois même ce sont d’autres personnes qui nourrissent nos enfants (merci la cantine), qui prennent soin de notre intérieur (merci le personnel de ménage) et qui organisent les activités des vacances (merci le club de vacances).
Cette fois-ci, nous reprenons la main. Parions que c’est une chance.
Le concept d’éducation silencieuse
Laurence Pernoud, auteur de célèbres livres de puériculture, parle d’un concept passionnant, celui d’ «éducation silencieuse». L’éducation silencieuse, c’est tout ce que nous transmettons à nos enfants sans même nous en rendre compte et qui constitue pourtant le véritable pilier de l’éducation.
Elle écrit: «Ce n’est pas ce que vous direz à votre enfant qui le marquera le plus, mais ce que vous ferez en sa présence; ce ne sont pas vos ordres ni vos défenses qui le formeront, mais la manière dont vous vivez, vos occupations, vos préoccupations, vos goûts, les conversations que vous aurez devant lui, le cadre dans lequel vous le ferez vivre, votre humeur, votre sourire, vos attentions les uns pour les autres, vos lectures, (…).
Sans s’adresser directement à l’enfant, sans émettre de grands principes, mais en vivant sous ses yeux, on lui apprend l’essentiel de ce qu’il doit savoir. (…) L’éducation qui marque le plus, c’est l’éducation silencieuse.» Ces mots datent de 1956, mais ils n’ont pas vieilli!
Voilà une idée très inspirante pour les semaines qui viennent. Cela sonne comme une mission que nous pourrions nous fixer: celle de profiter de cette parenthèse pour transmettre à nos enfants tout ce qui est important à nos yeux. Comment allons-nous utiliser le temps qui nous est donné? Peut-être que le principe n’est pas de trouver des idées pour «passer le temps» mais plutôt de trouver des idées pour «passer du bon temps».
Nos repères sont chamboulés, nous cherchons à créer de nouvelles habitudes, de nouveaux rituels pour mieux vivre l’égrenage du temps.
Pendant les semaines qui viennent, nous allons poster sur le blog de Poppik des idées d’activités très variées, pour vous inspirer et vous aider à vivre des moments joyeux avec vos enfants. Des idées pour se défouler, s’intéresser aux sciences, faire des activités créatives simples à mettre en œuvre, briser la monotonie du quotidien, éveiller son imaginaire, comprendre l’actualité, rire ensemble, garder le lien avec ceux qui sont loin…
Ce sont des activités gratuites, testées et sélectionnées selon plusieurs critères. Elles ouvrent au monde, font travailler ses méninges, sont source de bien-être pour le corps et l’esprit… Mais aussi elles font vivre de bons moments, dans la bienveillance et la joie. Elles peuvent être source de partage entre adultes et enfants, elles créent du lien.
Passer d’un temps trop rare et contraint à un temps généreux et fécond, c’est le défi que nous voulons relever. Pour que cette parenthèse extra-ordinaire reste un bon souvenir pour nos enfants, loin des tracas des adultes.